Le patron de Gucci accusé d’évasion fiscale

Gucci au coeur du scandale

Mediapart, qui a révélé l’affaire au grand jour, décrit la stratégie du groupe Kering pour éviter un maximum d’imposition sur le salaire de Marco Bizzarri, comme étant “un travail d’orfèvre”. En effet, l’un des dirigeants phares du groupe français Kering, poids lourd dans le monde du luxe, Marco Bizzarri, PDG de Gucci depuis 2014 s’est vu faire l’actualité cette semaine, mais non pour la sortie d’une nouvelle collection.

Le site d’information a sorti des documents confidentiels, qui ont ensuite été analysés par les experts fiscalistes du média. Ces derniers ont révélé les rouages d’un montage financier du groupe afin de réduire les montant fiscaux de M. Bizzarri, mais aussi du groupe Kering.

Ces stratégies d’évasion fiscale ont été mises en place en 2010, époque à laquelle le patron de Gucci été encore à la tête de Bottega Veneta, une autre filiale du géant du luxe.

Et selon Mediapart, le patron du groupe et cinquième fortune française, François-Henri Pinault, aurait été au courant depuis le début.

 

Une société-écran luxembourgeoise

Maillon fort de ce système de fraude, une société-écran au Luxembourg appartenant complétement au groupe Kering, nommée Castera. Elle ne comporte ni locaux, ni personnels, ce qui ne l’empêche pas d’avoir rémunéré a plusieurs reprise le patron de Gucci, plus de 8 millions d’euros par an.

L’avantage qu’offre le Luxembourg dans cette quête a la fiscalisation la plus basse, c’est le faible niveau de cotisations sociales qui a varié entre 0,16 et 0,42% de 2012 à 2016. Deuxième avantage, le fait que Bizzarri ne travailles pas sur place lui épargne tout prélèvement d’impôt sur le revenu.

 

Une résidence fiscale en Suisse

Il a quand même fallu que l’actuel chef de Gucci paye ses impôts quelque part. C’est la Suisse qu’il a choisie, non pas pour ses lacs et ses belles montagnes, mais plus pour la clémence fiscale qui y règne. Il y a alors fait installé sa maison fiscale, a deux pas de la frontière italienne, où il a disposé d’une confortable imposition forfaitaire de 4%.

Quant à Mediapart et ses collaborateurs, ils insistent sur le caractère fantomatique de cette sois dite résidence. En effet, selon eux, lors de cette période, Marco Bizzarri travaillé en Italie, à Milan plus précisément. On peut ainsi douter du fait que le boss de la maison italienne ait passé plus de six mois chez lui en suisse, ce qui est une condition implacable à respecter afin d’y être domicilié fiscalement.

Mais selon une source de Mediapart, monsieur Bizzarri aurait renoncer à sa résidence suisse au cours de l’année 2017.

Une affaire qui tombe au mauvais moment pour Gucci, qui a vu ses bureaux faire l’objet de perquisitions en automne dernier pour le cadre d’une enquête sur une potentielle fraude fiscale estimé à 1,3 milliards d’euros.

Quant au groupe Kering, il s’est exprimé sur l’affaire ce lundi 29 janvier 2018 en assurant avoir : “mis en place une gouvernance d’entreprise visant à assurer une conformité totale avec les réglementations fiscales à tous les niveaux, y compris celui de ses collaborateurs”.

Le groupe confirme aussi que Bizzarri est maintenant résident fiscal italien, en assurant “qu’il est parfaitement en règle avec les autorités fiscales italienne”.

Articles recommandés